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  • Ed Wige

La corde raide


C’était un collègue sympa surtout quand on ne lui demandait rien. Lassée de le voir s’effacer devant ses responsabilités, je me permis de le classer dans les archives du cabinet.

Elle était belle et pulpeuse. Tout en elle m’attirait irrésistiblement. Lors d’une soirée placée sous les meilleurs hospices, dans une brasserie du coin, elle se mit hélas à parler. L’équilibre fut rétabli quand je mis sa langue au menu.

Ma collègue avait un appétit dévorant ! Elle a commencé par mâchouiller mon agrafeuse, puis mon siège et a fini par gober mon poste entier. Quand elle s’en est prise à moi, j’ai dû la faire piquer.

Mon arrière-grand-mère avait la capacité innée de raconter toute chose ou événement six fois exactement. Le jour d’une septième répétition, charitable, je lui fis dévaler les escaliers du prieuré.

N’avons-nous pas tous un ami qui parle plus vite que son ombre ? On a beau s’accrocher, l’interrompre, l’ignorer, il fait feu de ses vérités à un rythme effréné. Les gens se barricadent derrière leur porte ou dans leur silence. Moi, mon ami, j’ai fini par le flinguer.

Mon chat souffrait d’incontinences chroniques. Il pissait partout pour oui ou pour un non. Il pissait parce qu’il venait d’être sevré, parce qu’il était stressé ou parce qu’il devenait trop vieux. Pour lui redonner contenance, je l’ai coulé dans un bronze.

Alors que j’étais déjà submergée par le flot de paroles du Professeur, il m’assena un postillon de la taille de son poing. Je n’eus d’autre choix que de le noyer dans le lavabo du coin.

Micronouvelles librement inspirées du livre « Crimes exemplaires » de Max Aub

#projet02

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